6 -L'intestin grêle
6-1 -ARCHITECTURE GENERALE ET PRINCIPALES FONCTIONS
Anatomiquement 1'intestin grêle forme un tube long subdivise en trois parties: le duodénum, le jéjunum et l’iléon Sur le plan histologique cependant, ces trois régions présentent une grande unité de structure, même si certaines particularités permettent de les distinguer les unes des autres.
Ce tube a pour fonction principale d'absorber les acides amines, les monosaccharides, les acides gras et les mono glycérides provenant de l’alimentation. Il réabsorbe une grande quantité d'eau. Enfin, des électrolytes contenus dans les secrétions salivaires, gastriques et pancréatiques sont également résorbés.
Ce rôle d'absorption de I'intestin implique que la muqueuse de ce dernier présente une importante surface, ce qui est obtenu grâce au quatre caractéristiques : la grande longueur du tube, la présence de replis circulaires macroscopiques de la muqueuse (valvules conniventes ou de Kerckring), le développement de multiples évaginations de la muqueuse visibles a la loupe (villosités intestinales) et enfin la modification du pole apical des cellules absorbantes qui présentent de nombreuses microvillosités observés surtout au microscope électronique.
Les valvules conniventes, constituées par un tissu de soutien identique a la sous muqueuse, forment des plis faisant saillie dans la lumière intestinale. Elles sont recouvertes de la muqueuse. Plus nombreuses dans le duodénum et le jéjunum ces valvules se raréfient puis disparaissent au fur et a mesure que l’on progresse dans 1'ileon. il s'agit de structures permanentes hautes et épaisses.
Les villosités sont uniquement formées de 1'epithelium de recouvrement reposant sur le chorion. A la base de chaque villosité viennent s'aboucher plusieurs glandes ou cryptes de Lieberkuhn situées dans le chorion.
Ces villosités peuvent être considérées comme les unités fonctionnelles de I 'intestin grêle. Leur forme varie d’un tronçon a 1'autre de I 'intestin, mais aussi d'un individu a 1'autre. Globalement, elles sont cylindriques, en forme de doigt de gant et sont d'autant moins hautes que l’on se rapproche du gros intestin
L'apparition des villosités a la jonction entre le pylore et le duodénum est brutal et signe le passage de la muqueuse gastrique a la muqueuse intestinale. Chacune d'entre elle est formée d'un axe conjonctif ou chorion dans lequel s'avance une artériole issue du réseau vasculaire sous muqueux. Cette artériole perd sa média.et parcourt tout 1'axe de la villosité sans donner de collatérales. A son extrémité, elle donne naissance a un très riche réseau de capillaires opercules qui viennent au contact de la lame basale sur laquelle repose 1'epithelium.
Une veinule a trajet parallèle a celui de l’artériole récupère le sang pour I'acheminer vers la sous muqueuse. Enfin, au centre de 1'axe de la villosité, se trouve un capillaire lymphatique, appelé cylindre central.
Le chorion de chaque villosité contient également des cellules musculaires lisses provenant de la musculaires mycose. En se contractant elles diminuent de moitie la hauteur des villosités et ainsi provoquent 1'evacuation de la lymphe.
Enfin, la muqueuse intestinale contient des cellules endocrines fabriquant diverses hormones.
6-2 L'EPITHELIUM INTESTINAL
Il s’agit d’épithélium prismatique simple constitué de cellules absorbantes ou entérocytes et cellules caliciformes.
6-2-1 Histologie de 1'enterocyte
De forme prismatique, 1'enterocyte repose sur une lame basale et est fortement uni a ses
Voisins par des complexes fonctionnels, situes a peu de distance de la lumière du tube digestif.
A leur base les entérocytes s'écartent les uns des autres pour former des espaces bas latéraux
Dont un des cotes est constitue de la lame basale. C'est par cet espace notamment que
Transitent les lipides quittant 1'enterocyte pour gagner le chylifère central de la villosité.
A leur pole apical les entérocytes possèdent un plateau strié ou absorbant constitue de
Microvillosités.
Ces microvillosités augmentent de manière considérable la surface d'absorption des
entérocytes.
Les entérocytes synthétisent divers enzymes et ont une durée de vie courte, de l'ordre de 3
d 6 jours, et ensuite elles desquament dans la lumière ou elles se mélangent aux aliments; c'est
principalement ainsi que leurs enzymes pourront, en conjonction avec les secrétions
pancréatiques, achever les digestions commencées dans 1'estomac.
6.2.3. Les cellules caliciformes
Elles sont dispersees entre les enterocytes mais sont moins nombreuses que ces derniers. Leur nom est du a leur forme. En effet elles synthétisent on permanence du mucus qui s'accumule dans leur cytoplasme sous forme de granules qui ensuite s’hydratent et gonflent. Les deux tiers inférieurs de la cellule prennent de ce fait une forme de corps de calice. Le pole supérieur est coincé entre les enterocytes et permet aux granules d'etre expulsé dans la lumière intestinale par exocytose. Quant au noyau et aux organites cytoplasmiques ils sont refoules et comprimes a la base de la cellule par les grains de mucus hydrate. Le rôle de ce mucus après son excrétion est de lubrifier la paroi.
6.3. LESCRYPTESDELIEBERKUHN
Ce sont des formations tubuleuses simples situées dans le chorion de la muqueuse et qui confluent vers la base des villosités. L'épithélium de ces cryptes est donc en continuité avec 1'epillielium superficiel.
On y trouve un grand nombre de cellules en mitose qui assurent le renouvellement des enterocytes et des cellules caliciformes, dont la durée de vie n'excède pas 3 a 6 jours. Ces éléments de remplacement migrent progressivement vers 1'apex des villosités. Dans le fond des cryptes sont concentrées quelques cellules séreuses particulières dites de Paneth. Elles contiennent de volumineux grains protéiques dont la composition détaillée reste inconnue mais qui contiennent au moins du lysozyme des defensines et une protéine hautement cationique, substances bactéricides qui interviennent dans le maintien de 1'aseptie des cryptes. Ces cellules sont douées de phagocytose et présentent une durée de vie plus longue de celles des autres cellules épithéliales. En fin les cryptes contiennent des cellules endocrines.
6.4. LES AUTRES STRUCTURES DE L'INTESTIN GRELE
De nombreux germes dits saprophytes vivent en permanence dans la lumière intestinale D'autres, pathogènes, peuvent s'y installer. Afin de limiter le risque de prolifération excessive des premiers et plus encore des seconds la paroi intestinale est riche en cellules du système immunitaire (lymphocytes, plasmocytes, macrophages).
Celles-ci sont soit dispersées dans le chorion de la muqueuse, soit groupées en follicules lymphoïdes d'autant plus nombreux et volumineux que l’on se rapproche de la valvule ileo- caecale. Ces follicules peuvent même déborder dans la sous muqueuse au travers de la muscularis mucosae. Dans la portion terminale de 1'ileon ils sont nombreux et volumineux et forment de véritables plaques : les plaques de Peyer.
6.4.1 La musculaire muqueuse
De la muscularis mucosae se détachent des fibres musculaires qui s'enfoncent dans les villosités. En se contractant rythmiquement (6 fois par minute), particulièrement durant la digestion, elles compriment les chylifères et facilitent la vidange de ceux-ci.
6.4.2 La sous muqueuse
Dans la sous muqueuse de la région du duodénum surtout a proximité du pylore, on trouve des glandes muqueuses tubuleuses composées dites de Brunner. Elles fabriquent un mucus a pH alcalin qui participe, avec les secrétions pancréatiques, a la neutralisation du chyme gastrique.
i
6.4.3 La musculaire
La musculaire présente une couche circulaire interne et une couche longitudinale externe de muscles lisses entre ses couches se trouve le plexus nerveux d'Auerbach comme dans les autres parties du tube digestif En fait, deux couches musculaires présentent un enroulement hélicoïdal a grand pas pour l’externe et a petit pas pour 1'interne.
6.4.4 La séreuse
Comme dans 1'estomac, elle est formée par une couche de tissu conjonctif recouverte d'un mésothorium
7. GROS INTESTTN ET RECTUM
Le gros intestin a pour principale fonction d'absorber 1'eau du bol alimentaire. il ne possède ni valvules conniventes, ni villosités. L'épithélium de recouvrement s'invagine et forme des cryptes de Lieberkuhn plus profondes que celles du grêle.
D'autre part le gros intestin contient des bactéries de la fermentation et des bactéries de la putréfaction produisant notamment les vitamines B12 et K. Leurs activités ne se manifestent par aucun aspect morphologique particulier.
7.1. L'épithélium
II est constitue d'entérocytes et de cellules caliciformes. Ces dernières se trouvent en grand nombre dans les cryptes. Elles fabriquent un abondant mucus indispensable pour faciliter la progression de fèces, de plus en plus consistantes au fur et a mesure que l’on se rapproche de 1'anus.
Les entérocytes présentent un pole apical couvert de micro villosités mais ne possèdent pas 1'equipement enzymatique de l’intestin grêle.
Le plateau absorbant des entérocytes permet la récupération d'une grande partie de 1’eau contenue dans les matières quittant 1'intestin grêle. Cette absorption de 1'eau dépend d'une réabsorption active de Cl(-). Au fur et a mesure que l’on s'éloigne du colon les fèces deviennent de plus en plus consistantes mais la lubrification de plus en plus grande due a l'augmentation progressive du nombre de cellules caliciformes permet leur glissement sans lésion de la paroi.
7.2. LE CHORION
Il est semblable a celui de 1'intestin grêle. II contient des follicules lymphoïdes disperses, souvent volumineux au point d'empiéter sur la sous muqueuse. La musculaires mucosité est sans particularité.
7.3. La musculeuse
Cette tunique est formée par deux couches de cellules musculaires lisses 1'une a disposition circulaire, 1'autre a disposition longitudinale, la couche circulaire interne peut se renforcer localement et former de véritables sphincters anatomiques.
• » La musculeuse possède une particularité : si la couche circulaire interne est typique,
sa couche longitudinale externe est très mince et présente des renforcements longitudinaux (bandelettes musculaires) lui donnant un aspect discontinu. Ces bandelettes sont reconnaissables a l’oeil nu.
• Entre les deux couches se trouve un réseau élastique puissant et bien entendu les
plexus d'auer Bach
La tunique musculaire présente, par ailleurs, un renforcement sphinctérien, la valvule iléo-caecale a 1'origine du gros intestin, empêchant le reflux des matières dans le grêle et qui est le lieu de départ des contractions péristaltiques. Un autre sphincter lisse se trouve a l'extrémité inférieure du rectum, il est doublé d'un sphincter strie.
7.4 La séreuse
L'adventice n'a pas de caractère spécial sinon qu'au niveau du libre de 1'intestin existent des lobules adipeux important.
8. Histophysiologie de l’intestin grêle
L’intestin grêle intervient dans la propulsion du bol alimentaire. il est le siége des fonctions d' absorption et possède un rôle de sécrétion exocrine et endocrine. En, outre, il participe a la défense immunitaire de l’organisme et les cellules épithéliales qui le constituent, sont soumises a un renouvellement important
8.1 Propulsion du bol alimentaire
La progression du bol alimentaire se fait de façon unidirectionnelle depuis le duodénum jusqu'à la jonction iléo-caecale. L'intestin est le siégé d'ondes de contractions, définissant le péristaltisme Ces ondes sont provoquées par la contraction des couches de la musculeuse sous la dépendance du plexus d'auer Bach qui joue un rôle moteur important.
8.2 Fonction d'absorption
L'absorption intestinale dépend en premier lieu de l’augmentation considérable de la surface utile (anse intestinale, valvules conniventes, villosités, plateau strie) qui peut atteindre 200 mètres carres. Cette fonction est dévolue aux enterocytes et plus particulièrement aux propriétés du revêtement membranaire des microvillosités. Les mécanismes cellulaires impliqués différent selon les substances absorbés.
Fonctions de sécrétion
L'intestin possède une double fonction de sécrétion : exocrine et endocrine La sécrétion exocrine consiste en 1'elaboration du suc intestinal qui renferme de 1'eau, des électrolytes du mucus produit par les cellules caliciformes, des enzymes protéiques élabores par des cellules de paneth, des protéines d'origine plasmatique (immunoglobulines) et des éléments figures (leucocytes)
Les cellules appartenant au système endocrine diffus du tube digestif et situé dans 1'intestin élaborent un nombre important d'hormones peptidiques ou de neurotransmetteurs impliqués plus au moins directement dans la physiologie du tube digestif.
8.4 Fonctions de défense immunitaire
Le tube digestif est en contact permanent avec des antigènes apportes par l’alimentation, ces derniers entrent en contact avec les cellules immunitaires des follicules lymphoïdes du chorion grâce a 1'intervention de cellules épithéliales particulières ou cellule M (membrane-like épithélial celle)
8.5 Renouvellement de l’épithélium intestinal
L'épithélium intestinal subit une importante desquamation qui se déroule a 1'apex des villosités.
Le renouvellement des cellules est assure par une intense activité mitotique au niveau d’une zone germinative située dans la profondeur des glandes, a partir de cette zone les cellules migrent vers le sommet des villosités ou vers le fond des glandes de liber Kuhn.
8.6 Histophysiologie du gros intestin
Le colon n'est pas seulement un réservoir, mais aussi un organe d'absorption et de sécrétion.
La muqueuse secrète une quantité considérable de mucus beaucoup plus visqueux que celui du grêle jouant un rôle dans l’agglutination des matières fécales dans leurs mobilisations et dans la résistance vis a vis des germes si abondants.
ليست هناك تعليقات: