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الأحد، 5 فبراير 2017

الأحد، 5 فبراير 2017

La symbolique des animaux dans la culture humaine


La symbolique des animaux dans la culture humaine
Zhang Xinmu


            Si les animaux, qu’ils soient sauvages ou domestiques, nous accompagnent depuis longtemps dans notre vie matérielle, ils nous « encadrent » encore beaucoup plus dans notre univers imaginaire. Dans toutes les cultures, les animaux constituent un système de signes plus ou moins conventionnels dont on se sert dans la communication quotidienne et dans les procédés de signification. La rhétorique est le premier domaine qui s’en empare pour former ses figures : « rusé comme un renard », dit-on toujours pour désigner quelqu’un de rusé. La littérature les a saisis pour construire tout un système symbolique qui, en fait, transpose le monde humain dans le règne animal : « homo homini lupus » pour une image d’instance immédiate, le Roman de Renart pour une série d’images filées formant un monde symbolique parallèle à celui des êtres humains. Il est sûrement intéressant d’inventorier ces animaux-signes, d’en dégager la structure de signification et de voir comment ces signes fonctionnent en système symbolique et s’investissent dans la littérature. Une meilleure connaissance de ces procédés dont on se sert pour animer en secret notre conscience et notre action, nous permettra de mieux appréhender la nature de notre civilisation.

Les animaux-signes et la rhétorique

            L’histoire humaine est marquée par un long processus de création des signes à partir des animaux qui tiennent lieu de compagnons auxiliaires à l’homme. « Pour garantir sa sécurité ou simplement pour survivre, l’homme des origines, comme tout primate, était obligé de prêter à chaque instant la plus grande attention aux signes que lui transmettaient par leur seule présence les êtres et les choses qui l’entouraient » (Benoist : 8). D’abord, les animaux constituent le totem de la plupart des peuples primitifs. Dans son Totem et tabou, Freud nous résume ce qu’est un totem : « Les tribus australiennes se divisent en groupes plus petits, clans, dont chacun porte le nom de son totem. Qu’est-ce qu’un totem ? D’une façon générale, c’est un animal, comestible, inoffensif ou dangereux et redouté… qui se trouve dans un rapport particulier avec le groupe. Le totem est, en premier lieu, l’ancêtre du groupe, et en second lieu, son esprit protecteur et son bienfaiteur… Ceux qui ont le même totem sont donc soumis à l’obligation sacrée, dont la violation entraîne un châtiment automatique, de ne pas tuer (ou détruire) leur totem »(Freud : 7). Des rites cérémonials pour l’imitation des mouvements du totem, la transmission héréditaire par le mode tant paternel que maternel, la coexistence des individus de totems différents et l’exogamie constituent des particularités essentielles du totem.
            Dans la civilisation de certaines minorités nationales en Chine, subsistent encore des totems : la grenouille pour les Zhuang, le yack pour les Tibétains, le tigre et le coq pour les Bai, le bœuf pour les Naxi, le loup chez les Mongols, etc (HE Xingliang : chapter III). Et pour les Hans, les totems principaux sont sans doute le dragon et le phénix. Les Yi ont construit le temple des douze animaux où ils célèbrent régulièrement leurs totems par des danses divines des douze dieux.  Les Bai prennent le tigre pour leur ancêtre qui ne les agresse pas, ils choisissent le jour du tigre pour partir en voyage ou rentrer à la maison, dans l’espoir de trouver des bénédictions. Et pour les Naxi, selon la Genèse du canon Dongba, le bœuf était un animal divin que leurs ancêtres, sept frères et sept sœurs, ont mutilé et sacrifié : la tête au ciel, la peau à la terre, la chair à l’argile, l’os aux pierres, la côte aux montagnes, le sang aux cours d’eau, le poumon au soleil, le foie à la lune, l’intestin aux routes, la queue aux arbres, et les poils aux herbes. Tandis que les Kazakhs vénèrent le mouton comme leur dieu et distinguent la déesse brebis du dieu bouc.
            La rhétorique est un domaine préféré où l’on investit les images des animaux pour construire des procédés de communication. Dans les expressions chinoises telles que « docile comme un chien », « tendre comme un lapin », « sale comme un porc », « travailleur comme un bœuf », « nombreux comme des fourmis », « bavard comme une pie »,  etc. constituent un répertoire sémiologique des animaux. On emprunte une qualité des animaux pour identifier une qualité d’un être humain. La docilité du chien, la douceur du lapin, la saleté du porc, l’abnégation du bœuf, le grouillement des fourmis, le cri constant de la pie, autant de qualités qu’on peut associer à celles de l’homme. Tandis que le comportement ou l’organe des animaux peut aussi s’assimiler à l’acte humain : « avoir peur comme un rat », « affamé comme un loup »,  « pénétrer dans les cornes du bœuf » (têtu),  « la bile de panthère » (téméraire), « la queue de lapin » (courte), « les cuisses du tigre » (intouchable), etc. Pourtant, certaines de ces expressions varient d’une langue à l’autre. En français, on aurait dit « tendre comme un mouton », « travailleur comme des fourmis », « muet comme une carpe », « têtu comme un âne ». Une assimilation très poussée a fait intégrer implicitement les animaux dans certains verbes français : « Le caractère signifiant l’eau exprime aussi l’idée de Mouton ; or, le terme correspondant au moutonnement français,  pour indiquer les vagues de la mer, se retrouve dans de nombreuses langues » (Beigbeder : 4). Il en est de même pour le verbe serpenter qui indique un mouvement sinueux avec de nombreux tours et détours. Nous n’allons pas faire l’inventaire de ces expressions, mais seulement donner quelques exemples représentatifs pour prouver le rôle des animaux dans le perfectionnement des expressions linguistiques. Le processus consiste à prendre l’image physique ou caractérielle de l’animal ou une partie du corps animal pour construire une comparaison (au sens stylistique du terme) afin de signifier une chose ou une réalité sociale.
En rhétorique, ces expressions sont des figures de style ou des tropes comme l’on appelait jadis. Mais en réalité, ce sont des animaux-signes à structure double : une première structure, linguistique, consiste à donner une unité signifiante du discours exprimant une idée ; une deuxième structure, sémiologique, vise à former une nouvelle signification de cette même unité apparemment linguistique. Si l’on disait « la queue de lapin », la question n’est pas de savoir si la queue est rouge ou blanche, on saisit seulement l’aspect court de la queue du lapin pour faire véhiculer l’idée de longueur réduite :
            Niveau linguistique :   queue de lapin – organe de l’animal (dénotation)
            Niveau sémiologique : queue de lapin – affaire de courte durée (connotation)
Le segment « bile de panthère » n’a rien à voir avec l’anatomie de l’animal. Au niveau linguistique, nous entendons un organe anatomique de la panthère, mais au niveau sémiologique, le segment sert de support pour inclure l’idée de témérité, comme le reflète l’énoncé en chinois : « As-tu mangé de la bile de panthère ? » Car dans la mentalité chinoise, on croyait que la bile est un organe associé à la qualité de courage. Les expressions citées au-dessus forment des signes dont le signifiant est constitué du signe linguistique, c’est au niveau sémiologique qu’elles en tirent leur signification pleine. Toutefois, les animaux, par certains aspects de leur corps ou par les qualités qu’ils représentent, servent de référents aux hommes et aux choses dans le processus de la communication et de la signification.

Les animaux-signes et la symbolique populaire

            Les animaux-signes sont nombreux et omniprésents dans toutes les cultures, et en particulier dans la symbolique populaire. En Chine, le dragon et le phénix sont synonymes de l’empereur et de l’impératrice bien que ces deux animaux proviennent de la pure légende. Le lion symbolise la force, l’éléphant la loyauté, et le pigeon est devenu un signe universel de la paix. La culture indienne, par exemple, est marquée par le culte du serpent. Chaque année, les villageois se rendent dans les bois chercher des serpents pour en faire l’objet de la vénération : plus l’espèce est grande, plus le serpent est venimeux, plus le bonheur qu’il apporte aux gens est notable. Dans le cas de totems chinois, les animaux sont considérés soit comme ancêtres d’une ethnie, soit comme sauveurs d’un peuple, soit comme bienfaiteurs d’une communauté.
            Ces animaux-signes sont souvent groupés en système en vue d’une organisation de la vie sociale. Les Yi, qui habitent une région reculée du Yunan, gardent encore un calendrier des animaux : ils comptent les jours par des animaux : si aujourd’hui est le jour du rat, demain ce sera le jour du bœuf ; le jour du tigre est destiné au marché, et le jour du cochon sera destiné à un autre marché. Si les Yi utilise un calendrier des animaux, les Hans ont assimilé les animaux aux années. On peut encore trouver la trace des totems dans les 12 signes zodiaques chinois : le rat, le bœuf, le tigre, le lapin, le dragon, le serpent, le cheval, le mouton, le singe, le coq, le chien et le cochon. Le calendrier lunaire se basait sur la combinaison des 10 charpentes célestes et 12 piliers terrestres, ce qui forme 60 variantes correspondantes aux 60 années d’un grand cycle subdivisé lui-même en 5 petits cycles, chaque petit cycle se compose de 12 animaux et se renouvelle tous les 12 ans. Chaque année est donc associée à un animal :

Correspondance entre le calendrier lunaire et le calendrier grégorien
Rat
1984
1996
2008
2020
Bœuf
1985
1997
2009
2021
Tigre
1986
1998
2010
2022
Lapin
1987
1999
2011
2023
Dragon
1988
2000
2012
2024
Serpent
1989
2001
2013
2025
Cheval
1990
2002
2014
2026
Mouton
1991
2003
2015
2027
Singe
1992
2004
2016
2028
Coq
1993
2005
2017
2029
Chien
1994
2006
2018
2030
Cochon
1995
2007
2019
2031

L’état actuel de la recherche ne peut pas encore expliquer exactement quelle raison fait que chaque homme doit être assimilé à un animal ni pourquoi l’ordre est respecté tel qu’il est. Certains chercheurs supposent que ces animaux soient des formes de vie primitives de l’homme ; d’autres proposent une version bouddhique : les animaux ne sont qu’une autre forme de vie des êtres humains dans le cycle de la vie universelle. Selon la conception chinoise, tous les êtres du monde vivent sous les formes suivantes et observent un cycle comme suit :
Etre inanimé – esprit – animal – démon – homme – immortel
Les trois premiers sont des formes de degré inférieur tandis que les trois derniers des formes de degré supérieur. Toute existence fait partie de ce cycle et a pour l’objectif de réaliser une ascension dans la hiérarchie, et le but de la vie humaine consiste à aspirer à l’immortalité. Celui qui a fait du bien dans cette vie serait récompensé d’un avancement dans l’autre et vivrait sous une forme d’existence supérieure ; dans le cas contraire, celui qui a fait du mal serait puni d’une descente dans la hiérarchie et vivrait sous une forme inférieure. C’est ainsi qu’on peut lire  dans les contes populaires et les légendes des métamorphoses dans la réincarnation.
            Une autre explication s’avère plus crédible dans la mesure où l’on donne une raison phénologique : Les hommes primitifs, faute de moyens pour marquer les unités de temps, ont dû prendre des animaux qu’ils connaissaient pour compter les années ou même les jours. Ce qui pourrait aussi justifier avec la même logique l’ordre des animaux dans le temps. Le rat vient en tête dans le cycle, pourtant, on s’étonnera que ce petit rongeur puisse devancer les autres. En fait, les 12 animaux ont dû être utilisés jadis pour nommer les marques de temps  qui ont été remplacés plus tard par les 12 piliers terrestres, un temps chinois ayant une durée de 2 heures :

Zi
Cou
Ying
Mao
Cheng
Si
23-1
1-3
3-5
5-7
7-9
9-11
Rat
Bœuf
Tigre
Lapin
Dragon
Serpent
Wu
Wei
Sheng
You
Xu
Hai
11-13
13-15
15-17
17-19
19-21
21-23
Cheval
Mouton
Singe
Coq
Chien
Cochon

Le rat est un animal « noctambule », à minuit, il trouve son temps préféré ; le bœuf est laborieux et matinal, il se lève très tôt pour labourer la terre ; le tigre cherche sa proie de bonne heure… Mais le dragon et le serpent ? L’apparition des animaux dans le temps ne peut justifier tout à fait l’ordre des animaux-signes du cycle. Ce qu’on pourrait dire, c’est que les hommes primitifs, par besoin ou par commodité, ont pris ces animaux pour des marques de temps dans le souci d’organiser la vie sociale. En même temps, ces signes serviraient à compter l’âge des membres et les distinguer les uns des autres dans une même communauté. « La science, le savoir est une organisation et une signification du monde naturel ; les codes sociaux une organisation et une signification de la société. Les signifiés en sont les hommes ou les groupes et leurs relations » (Guiraud : 98).
            Le dragon est un animal légendaire en Chine et qui vient en tête des quatre génies principaux: le dragon, le phénix, le qilin et la tortue. Un dragon résume les apparences de neuf animaux : bois de cerf, oreilles de bœuf, tête de cheval, yeux de tortue, corps de serpent, ventre de palourde, écailles de poisson, pattes de tigre et griffes d’aigle (Yi Siyu : 213). Le culte du dragon en Chine a pris sa source dans les religions primitives et résulte de l’interaction entre la vie politique impériale et la culture des religions : d’où la culture de dragon impériale et la culture de dragon populaire. La culture de dragon impériale est une divinisation du pouvoir impérial par les lettrés confucianistes qui prônent l’incarnation du génie dragon par l’empereur, le « Fils du ciel de vrai dragon ». Dans l’histoire chinoise, Liu Bang était le premier empereur qui se disait le dragon inviolable et qui se faisait l’objet de l’obéissance absolue. Il s’ensuit que les noms du calendrier impérial, l’architecture, la décoration impériale, le vêtement sont tous imprégnés d’éléments du dragon. Et dans la culture de dragon populaire, cet animal est considéré comme génie régisseur de l’eau, on le vénère avec des rites cérémonials dans le but d’invoquer la pluie en cas de sécheresse ; les courses de bateaux dragon, les danses de lanternes dragon, les activités associées au génie dragon sont fêtées depuis l’antiquité jusqu’à nos jours (Yi Siyu : 218) et constituent une culture totémique reconnue par toute la nation chinoise.

De l’imaginaire à la sublimation littéraire

            L’univers imaginaire s’approprie les animaux pour construire des images symboliques dans la culture folklorique et dans les œuvres littéraires. « Certains animaux sont investis de symbolismes de fécondité, l’ours à cause des ses disparitions périodiques,  l’escargot à cause de ses cornes et de sa coquille spiralée, la grenouille à cause de sa vie mi-aquatique et mi-terrestre » (Beigbeder : 27). Le serpent et le dragon sont, dans la plupart des cultures, deux animaux dotés d’une symbolicité universelle. En Mésopotamie, le serpent est souvent associé à l’idée de cercle et au monde infernal, et observant le fait que le serpent perdait sa peau au printemps tel que le phénix semblait renaître des cendres, on lui attribuait l’idée de l’immortalité. Mais en Chine, dans la région de Yixing du Jiangsu, on distingue le « serpent de la maison » du serpent sauvage : le serpent de la maison est un génie protecteur qu’on vénère avec une dévotion fervente, la moindre mégarde dans la vénération, sans parler de transgression volontaire, était sujette à amener du malheur au propriétaire. Même dans le cas d’un serpent sauvage, il était susceptible de devenir un dragon, symbole d’un bébé-empereur. C’est la raison pour laquelle qu’on lui confère le nom de « petit dragon ». Il est interdit de tuer un serpent, moins pour raison écologique que par peur de tuer un jeune dragon. Un conte populaire de la banlieue de Nanjing reflète une de ces inquiétudes :

                     Il était une fois qu’une femme, après dix mois de grossesse, accoucha un serpent. Prise de frayeur, elle s’évanouit sur place. Le petit serpent était en fait un jeune dragon, il s’enfuit vers le grand lac tout en tournant vingt-quatre fois sa tête en guise de gratitude envers sa mère, ainsi créa-t-il une longue rivière avec vingt-quatre tournants. Son lieu de naissance fut depuis lors appelé « Butte de dragon ».

Le serpent est donc un animal revêtu de deux aspects : maléfique et bénéfique. Il pourrait être « le serpent de la beauté », démon évoqué par Lu Xun dans le Jardin de cent plantes et qui mangeait des hommes si ceux-ci répondaient à son appel ; il pourrait aussi être un jeune dragon qui fait naître un nouvel empereur, d’où le symbole équivoque du serpent en Chine. Quant à la symbolique du serpent en Occident, nous renvoyons le lecteur à une description succincte de Beigbeder dans sa Symbolique (Beigbeder : 36-39).
            Un autre animal mérite une attention particulière : c’est le renard. Le Roman de Renart, familier à tous les francophones, fournit une transposition exemplaire du monde humain dans le règne animal, avec les personnages représentatifs du Renart le goupil, Ysengrin le loup, Tibert le chat, Chanteclerc le coq, etc. Ils prennent leur source d’inspiration à l’image des sociétés humaines (Ploquin : 8). Dans la culture chinoise, cet animal rusé et habile, était considéré comme « demi-immortel » doté d’une intelligence supérieure aux êtres humains et d’une force surnaturelle. Les Contes fantastiques du Pavillon de Loisir de Pu Songling nous fournissent bien des exemples, avec des images variées et contrastées de renard-animal et de renard-homme. Ceci est dû à la conception de la vie des Chinois : tout être humain, après des années de soins sur le corps et sur l’esprit, pourrait aspirer à l’immortalité ; les Taoïstes, retirés dans les montagnes et hors de soucis quotidiens, auraient la chance de devenir immortels. Il en est de même pour les animaux et les végétaux : un renard, ayant vécu longtemps et soigné son corps par des entraînements et des régimes, réussiraient à se métamorphoser en être humain ; et s’il continuait dans ses efforts, il pourrait atteindre l’état d’immortalité. Dans ces contes, le renard est plus fort que l’homme, il peut prévoir les choses que l’homme est incapable de voir ; il possède un sens spécial qui lui permet de prévoir l’avenir, d’éviter le danger et de dépasser la compétence de l’homme. Il peut déplacer fugitivement les objets, changer les cailloux en pièces d’or, mettre sur pied une maison ou la faire disparaître, guérir une maladie incurable, etc. Cette force surnaturelle est en réalité un reflet de la mentalité populaire : ce dont nous manquons dans la vie réelle, nous le confions au renard de le récupérer dans l’imaginaire. Le renard est donc devenu porte-parole de nos désirs et de nos sentiments. Comme tout autre animal symbole, il est socialisé, personnifié, chargés de traduire l’aspiration humaine. Cependant, c’est un signe de type esthétique moins codé et sujet à la polysémie ou à la contradiction : le renard-signifiant pourrait se figurer au niveau du signifié en une femme enchanteresse, mangeuse d’hommes et trompeuse ou une femme vertueuse, justicière et généreuse, éprise de bonté et de charité. C’est donc un signe moins conventionnel qui relève des codes esthétiques.

            La présente approche s’avère bien timide et limitée, mais elle nous permet déjà d’évaluer l’ampleur de cet univers sémiologique et l’enjeu d’une recherche approfondie à poursuivre. D’un simple signe aux systèmes complexes, des signes bien codés aux signes non-conventionnels, du langage quotidien aux images littéraires en passant par la symbolique populaire, autant de terres vierges à défricher. Les travaux dans ce domaine aideraient à définir la nature et la fonction des ces signes dans la création littéraire : signifiants polyvalents et dynamiques, se situant toujours à plusieurs niveaux différents, les animaux-signes constituent un registre symbolique, tout comme le mythe, « renferme le mystère et toutes les puissances du langage… réanime chez les grands écrivains les archétypes les plus profonds, et par là, permet d’approcher encore du mystère de la création » (Albouy : 304).






Bibiographie :

Luc Benoist, Singes, symboles et mythes, PUF “Que sais-je ?”1605, 1985.
Sigmund Freud, Totem et tabou, Version numérique par J.-M. Tremblay, Québec, 2002.
HE Xingliang, Totemism in Chinese miniroty,  Edition de Diffusion Wuzhou, 2006.
Olivier Beigbeder, La symbolique, PUF “Que sais-je ?”749, 1981.
Pierre Guiraud, La sémiologie, PUF “Que sais-je ?”1421, 1983.
Yi Siyu, Les signes chinois, Edition du Peuple du Jiangsu, 2005.
Françoise Ploquin, Outils de Littérature française, Qian Peixin, Edition Yiwen, 2002.
Pierre Albouy, Mythes et mythologies dans la littérature française, Armand Colin, Paris, 1981.



Monsieur ZHANG Xinmu, professeur de l’Université de Nanjing.
Domaines de recherche : Linguistique, sémiologie et littérature française.

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